Je vous invite à visiter la ville de Zinder, et plus précisément la vieille ville, le quartier Birni.
Bon pour le moment ce sera que par les textes, les photos viendront plus tard, je laisse libre cours à votre imagination.
J’arrive dans le quartier en moto-taxi et pars à sa découverte à pied afin de m’y perdre tout en arpentant les rues et ruelles tortueuses. Toutes les maisons sont faites en banco (une sorte de torchis). Les façades sont décorées d’arabesques plus ou moins colorées, ce qui rajoute du charme au quartier. Au cours de ma ballade je m’arrête discuter avec des vieux assis sur une paillasse et boit le thé avec eux.
Ce que j’apprends avec les vieux :
Zinder a eu pour premier nom, Damangaram, « vous mangez de la viande », ce nom vient du fondateur de la ville. Je vais essayer de vous raconter son histoire :
Deux frères quittent leur village espérant trouver des richesses ailleurs alors qu’ils arrivaient vers la ville de Tahoua et qu’ils n’avaient toujours rien trouvé, ils décidèrent de se séparer. L’un partit vers le sud et l’autre vers le nord. Le premier trouva une région fertile, ou l’on pouvait y faire des cultures élever du bétail. Dans cette région, il y trouva une femme et regroupa les gens pour y fonder sa ville (j’ai oublié le nom).
Son frère, quand à lui, marcha longtemps vers le nord et il n’y trouva rien de bon à part du sable. Il décida de rebrousser chemin et d’essayer de retrouver son frère. Il marcha jusqu’à arriver à une ville ou la vie était prospère, les gens mangeaient de la viande. Il demanda à voir le chef de cette ville et quelle ne fut pas sa surprise en voyant son frère régner sur cette ville. A ce moment il s’écria : Damangaram ! damangaram ! (vous mangez de la viande), mon frère tu a là une bien jolie ville, la chance a été avec toi.
De là est venue le nom de Damangaram.
La vieille ville était fortifiée et il y avait sept portes avec chacune un gardien, les fortifications ont été détruite lors de l’invasion française, et il n’en reste plus qu’un bout de mur avec une porte.
Les décorations des maisons représentent le corps de métier, les richesses et possessions des propriétaires ainsi que la position social qu’ils ont vis-à-vis du sultan.
La mosquée fut construite en 1852 par le sultan Animoun, le 16ème sultan.
Après m’être perdus et retrouvé plusieurs fois, je me pose pour manger quelques brochettes au marché, puis je me dirige vers le sultanat pour y négocier la visite.
Négociation faite, la visite démarre.
Le sultanat
Il fut crée en 1736, par le 1er sultan, Yiénouss, qui venait du Yémen.
Au dessus de la porte d’entrée est apposée le sceau du sultan composé : d’une lance, du baton de règne, du bouclier.
La porte d’entrée est faite de plaques de fer que chaque forgeron apporte chaque année en signe d’allégeance au sultan. Si vous levez la tête en passant la porte vous remarquerez plein de gris-gris suspendu au plafond. L’un d’entre eux, le plus gros renferme la tête d’un homme ayant attenté à la vie du premier sultan.
Après avoir passé la porte d’entrée, je laisse mes chaussures au gardien, et arrive dans une cour, Marabouto (là ou l’on partage à manger). Dans cette cour se déroulent les intronisations des chefs de quartiers, villages, et corps de métiers. Avant s’y déroulait la fête du taureau, mais pour des raisons d’espace de nos jours elle se déroule à l’extérieur devant le palais.
L a fête du taureau a lieu tout les ans à la fin du ramadan. Le chef des bouchers offre 2ou3 taureaux au sultan, qui servent aux jeux. Les jeux sont assez similaires à ceux de la corrida, à quelques différences près, le taureau à les pattes et la tête attachées pour des raisons de sécurité. Et il n’y a pas de mise à mort en public, les taureaux sont amenés à l’abattoir puis la viande est servit au public.
La cour est entourée de cellules, qui servaient jusqu’à la colonisation. Les prisonniers étaient dans les différentes cellules suivant les actes commis.
La cellule des scorpions, personnes n’y survivaient plus d’une journée.
La cellule des fourmis, la cellule était recouverte de mil, miel et eau ce qui attirait les fourmis. Si le prisonnier survivait aux piqûres, il en ressortait très malade.
Il y avait aussi la cellule du petit malfaiteur, il était condamné à faire l’entretien des cellules et de la cour.
Et la grande cellule, se tenant en face des trois autres, elle pouvaient renfermer un trentaine de personnes.
A l’arrivée des français ce type d’enfermement a été arrêté, et les cellules aujourd’hui servent de débarras.
De la cour je passe à la salle de réception, la porte de cette salle a aussi une histoire. Sous le règne du 3ème sultan, le chef de la ville de Mirriah n’a pas voulu porter allégeance, le sultan dépêcha une armée pour aller sur Mirriah. En arrivant à l’entrée de la ville deux gardes se trouvaient devant la porte, le sultan demanda à être reçu par le chef de Mirriah, qui refusa de s’entretenir avec lui. De colère le sultan ordonna à ses hommes de prendre la porte de la ville et dit aux deux gardes que si leur chef voulait récupérer sa porte qu’il devrait venir la chercher en personne au sultanat. Depuis ce temps la porte est toujours au sultanat, et les chefs des autres villes du sultanat se servent de cette histoire pour se moquer du chef de Mirriah, qui n’a jamais eu le cran de venir récupérer sa porte.
Maintenant nous allons prendre à droite et emprunté un petit couloir, la première porte donne sur les écuries. Les chevaux ont les crinières tressées avec des rubans aux couleurs du sultanat.
Reprenons le couloir et nous arrivons dans une petite cour, ici se tenait les jugements. Le juge assis sur une grosse dalle décidait si la personne était destinée aux cellules ou à une mort subite en l’envoyant vers le bourreau.
Nous allons rebrousser chemin et retourner dans la salle de réception, la traverser et arriver dans une petite cour laquelle donne accès aux maisons des femmes, à la salle du trône et à la salle ou sont entreposé tous les objets liés à l’histoire du sultanat.
Le sultan est dans la salle du trône et étant donné que je n’ai pas demandé audience nous ne pouvons pas y entrer ni passer devant. Donc pas de visite de la salle d’exposition, ce n’est pas grave, nous allons rendre visite aux femmes du sultan.
Le sultan à 4 femmes, et depuis Animoun qui a décidé que le nombre de femmes ne devait pas dépasser 4. Les femmes ont chacune leur logement et elles cohabitent toutes dans la même cour et leur belles-mères également. Ca en fait du monde, aujourd’hui elles sont environ 7 femmes et une douzaine d’enfants. Personnellement je trouve leur condition de vie un peu spartiate pour des femmes et enfants de sultan.
La visite du sultanat se termine là, j’espère que vous avez apprécié.