discussion avec Jean (béréga)

dés le soir de mon arrivée je vais au maquis (buvette) avec Jean (ami de ma famille depuis 1986), et une  discussion  s'installe entre nous  sur les rapports familliaux.
Le mariage arrangé ou forcé n'est quasi plus d'actualité au burkina, celà du fait de la scolarisation  et que les jeunes soit amené assez rapidement à quitter le domicile familliale pour poursuivre leur études. Mais il est encore existant dans certains milieux musulmans intégriste.

La polygamie est elle aussi en voie de disparition, ce qui est lié au mariage arrangé et aussi au christianisme. Bien que 80% de la population soit musulmane. Mais la plupart ont des origines catholiques.
L'histoire de Jean, il compte parmis ses fréres et soeurs des musulmans, animiste et catholique. Lui même est catholique, son premier mariage est arrangé et il se marie une seconde fois par amour et qu'il pouvait subvenir aux besoins d'une seconde femme. Il a 4 filles et 2 garçons de son premier mariage et 4 garçons de son second mariage.
Par la suite Jean s'est retrouvé à héberger un de ses neveux et une de ses nièces qui vivent actuellement avec leur famille réciproque sur le terrain de Jean.
Actuellement la maison de Jean fourmille d'enfants, qui sont pour lui ses petits enfants ou petits neveux. Trois des filles de Jean ne vivent plus sur le terrain famillale mais leurs enfants eux y sont jusqu'à l'age d'environ 8ans et sont éduquer par leurs grands mères.
Jean et sa famille sont pour moi un bel exemple du communautarisme africain.

Au niveau de la famille en générale, si il ya un problème (divorce mésentente....) un espace de médiation est créer et gérer par un des oncles le plus souvent.
Ceci est fait pour éviter au maximum le divorce et les disputes. Le divorce n'est pas encore bien accepté et compris bien qu'avec le temps les mentalité changent.

L'espace de médiation est aussi utilisé lors de demande en mariage, chaque tribu à ses méthodes mais pour toutes ce ne sont pas les jeunes mariés qui annoncent leur souhait à leurs parents.
Celà fait aussi partie des formes de politesse africaine.

Avec Jean, nous avons eu aussi une discussion sur l'excision. Pour lui cette pratique est en train de se perdre, grace à bcp de discussion sur les risques que ça comportait. Il m'a aussi souligné que ce ne sont pas les hommes qui le font mais les mères à leur filles afin de soi disant éviter qu'elles soient volages lorsqu'elle seront marier.
actuellement c'est puni par la loi au burkina.

Comments

[Aurélie]

Par rapport au mariage je retrouve pas mal de points communs avec le sénégal. Aussi, tu parles d'un premier mariage (celui qui est le plus souvent arrangé) et du second mariage (celui d'amour), mais y a-t-il aussi bcp de Burkinabés qui ont plus de 2 femmes ? Au sénégal, le fait d'avoir plus de femmes était signe de richesse et de fierté. Est ce le cas aussi au burkina ?